Ma saison a été très compliquée depuis le début. Problème au dos, problème de matériel, virus... Donc je suis satisfait de cette médaille d'argent dans le sens où j'ai réalisé une super compétition. Certes, j'ai fait une petite erreur dans mon programme court mais je suis content car les points sur lesquels j'ai travaillé cette saison ont payé. J'ai eu la meilleure note au niveau artistique. Les sensations étaient très bonnes. C'est une grosse satisfaction car j'arrive à rester constant. Depuis 2004, je suis régulièrement sur les podiums aux Championnats du monde. Mes principaux rivaux sont descendus à la quatrième et cinquième place (Daisuke Takahashi et Stéphane Lambiel). Je reste devant eux et ça, c'est le plus important.
En terminant sixième du programme court, vous n'avez jamais douté de vos chances de médaille ?
Non, pas du tout. Avec le nouveau système de jugement, tout était possible. C'est toujours important d'être dans les six premiers pour faire partie du dernier groupe de passage. L'écart était de quatre points avec le premier (Jeffrey Buttle). Je savais au fond de moi-même que ce n'était pas fini. Je me sentais prêt et je me suis battu jusqu'au bout.
Vous avez choisi d'ajuster le contenu de votre programme après le passage de vos adversaires et de faire preuve de prudence. Expliquez nous ce choix stratégique...
Je passais en avant-dernière position. Cela peut-être super de passer vers la fin parce que l'on peut juger de ce que font les adversaires et s'adapter par rapport à ça. Mais d'un autre côté, on se refroidit et on a la pression qui monte. Je voyais mes principaux adversaires qui tentaient des grosses difficultés, qui tombaient et qui étaient expulsés du podium. Du coup, je me suis dit : « Tu es déjà sixième après le programme court, tu as déjà des points de retard donc fais un programme propre. Ça suffira pour la médaille. Après, pour le titre, tu verras... ».
« J'ai énormément appris »
Cette deuxième place, vous la devez en partie au gros travail effectué avec Kurt Browning au niveau artistique ?
Oui, c'est vrai. En fait, je travaille avec Kurt Browning, qui est mon chorégraphe. Je travaille aussi avec Dominique Molina, qui est la chorégraphe de la tournée « Stars sur Glace. » Nous avons travaillé au niveau de l'émotion et sur la façon de ressentir la musique. Cela m'a fait énormément évoluer. Avec Kurt Browning, après les Championnats d'Europe, nous avons modifié les programmes car il y avait des choses qui ne convenaient pas. C'est magique car c'est quelqu'un qui me fait aimer le côté artistique. Avant, je ne supportais pas ça. Je pensais que pour être artistique, il fallait être efféminé... En fait, ce n'est pas du tout le cas.
Au niveau du règlement, concrètement, que faudrait-il changer ?
Il n'y a qu'une chose à changer, c'est le nombre de points de certains sauts et notamment celui du quadruple saut. Le quadruple saut vaut neuf points, un triple axel vaut sept points et demi. Etant donné les différences existant entre ses deux figures aux niveaux de la technique, de la prise de risque et du mental, je pense que le quadruple saut doit atteindre au minimum onze points.
Pensez-vous que le règlement évoluera d'ici les prochains Jeux Olympiques de Vancouver en 2010 ?
D'après ce que j'ai appris, ça veut bouger... Mais je ne suis pas sûr qu'ils feront quelque chose d'ici là.
Êtes-vous une majorité à vouloir une refonte du règlement ?
Il y a Stéphane Lambiel, champion du monde, Thomas Verner, champion d'Europe.... Tous les meilleurs patineurs ont envie de voir évoluer les choses.
Dans votre riche palmarès, il ne vous manque plus qu'un titre de champion olympique. Est-ce à présent votre objectif numéro un ?
Oui, c'est le but premier. Après, je ne fais pas une fixation dessus. Je vais prendre les choses étape par étape. Chaque compétition sera un entraînement pour les Jeux Olympiques. Et même si cette saison a été très difficile, j'ai énormément appris et cela me servira dans deux ans.
camo, Posté le mercredi 30 avril 2008 10:26
merci tjrs pr c infos précieuses sur brian joubert